Le Concile de Thammapala : Débat théologique sur le bouddhisme Theravada et l'émergence d'un canon palien au troisième siècle après J-C

Dans la pénombre de l’histoire, sous les rayons brûlants du soleil thaïlandais du troisième siècle après J.-C., se déroula un événement d’une importance capitale pour le bouddhisme Theravada : le Concile de Thammapala. Organisé sous le règne du roi Vatthagamani à Lanna (l’actuelle région nord de la Thaïlande), ce concile fut une véritable bataille intellectuelle, un affrontement théologique qui allait façonner l’identité même du bouddhisme Theravada que nous connaissons aujourd’hui.

Imaginez la scène : des centaines de moines venus de tout le royaume se rassemblent dans un monastère paisible niché au cœur d’une jungle luxuriante. L’air vibre de prières murmurées et de chants sacrés tandis que les débats passionnés s’enflamment autour des textes sacrés du bouddhisme, rédigés en pali.

Pourquoi ce concile était-il si crucial ? Au troisième siècle après J.-C., le bouddhisme Theravada était encore jeune. Il avait émergé quelques siècles auparavant comme une branche du bouddhisme primitive, mettant l’accent sur la méditation, la pratique de la voie royale et la quête de l’éveil personnel. Mais des divergences doctrinales avaient commencé à apparaître, menaçant l’unité du Dharma, l’enseignement du Bouddha.

Ces désaccords portaient sur une multitude de points : l’interprétation des sutras, la conduite des moines, les règles de monastères. Des écoles rivales s’étaient formées, chacune défendant sa propre vision du bouddhisme. Face à cette fragmentation, le roi Vatthagamani prit conscience de la nécessité d’une clarification. Il convoqua donc ce concile pour réconcilier les différentes interprétations et établir un canon palien définitif, une référence incontournable pour tous les adeptes du bouddhisme Theravada.

Le Concile de Thammapala dura plusieurs mois. Les moines se plongèrent dans l’étude des textes anciens, débattant avec acharnement des passages complexes et ambiguës. L’atmosphère était électrique, ponctuée de moments de calme intense et d’éruptions passionnées. Finalement, après de longues deliberations, une consensus émergea :

La définition d’un canon palien officiel: Ce canon comprenait les discours du Bouddha (sutras), les règles disciplinaires pour les moines (Vinaya) et des commentaires explicatifs.
La confirmation de la tradition orale: Les textes du canon avaient été transmis oralement pendant des générations avant d’être rédigés, le concile affirma l’importance de cette tradition orale comme fondement du Dharma.

Ce concile marqua une étape décisive dans l’histoire du bouddhisme Theravada. Il permit de surmonter les divisions internes et de consolider les fondements de la doctrine. Le canon palien défini au Concile de Thammapala devint la référence pour tous les monastères et les disciples du Theravada, assurant la cohérence et la transmission continue de l’enseignement du Bouddha.

Les conséquences du Concile de Thammapala furent nombreuses :

Unification du bouddhisme Theravada: Le concile mit fin aux débats doctrinaux et créa un sentiment d’unité parmi les moines theravadins.
Édification de la tradition textuelle: L’adoption d’un canon palien écrit contribua à préserver l’enseignement du Bouddha pour les générations futures.
Diffusion du bouddhisme Theravada: Le canon palien devint un outil précieux pour la propagation du bouddhisme dans toute l’Asie du Sud-Est.

Le Concile de Thammapala reste aujourd’hui une référence majeure pour les bouddhistes Theravada. Il témoigne de la capacité de cette tradition à s’adapter et à évoluer tout en restant fidèle aux enseignements fondamentaux du Bouddha.